Des foyers dégradés mais convoités

Posted on Juil 21, 2008 in Expédition 2008, Roumanie, Roumanie - Iaşi

Au cours de notre périple, nous avons logé quelques jours dans une résidence universitaire de Iaşi, pincipale ville de la Moldavie, dans l’est du pays [prononcez « Iach »]. La ville étudiante par excellence. Chambres surpeuplées, sanitaires dans un état déplorable, musique jusqu’à trois heures du matin… Comment peut-on décemment étudier dans ces conditions ?

Les places en résidences sont très recherchées malgré leur mauvais état. Attribuées sur mérite, elles béneficient seulement aux meilleurs étudiants de chaque promotion. «En dessous de 7, parfois même de 8 [sur 10] il ne faut pas espérer avoir une chambre», explique Cristina, étudiante en sciences politiques. En théorie du moins … En dessous de 7, il peut être utile de connaître l’administrateur et de lui verser un pot de vin… La corruption semble chose courante dans les foyers.

Chaque université gère ses propres résidences. Ici encore, deux poids deux mesures. Les universités de polytechnique – appellées ici «La Polytechnique» – ont beaucoup plus de résidences que celles où l’on enseigne les Humanités. Un héritage du régime communiste qui avait particulièrement mis l’accent sur la formation de ses ingénieurs. Les étudiants de polytechnique sont ainsi presque tous assurés d’avoir une place en résidence.

La plupart des foyers comptent des chambres de quatre ou cinq personnes. Rares sont les chambres de deux, inexistantes sont les chambres individuelles. Oana, étudiante en journalisme, a vécu dans une chambre de cinq durant ses deux premières années universitaires à Iaşi. «Heureusement, j’ai pu être avec de très bonnes amies», explique-t-elle. Alin, étudiant en informatique, n’a pas eu la meme chance et a dû quitter la résidence tellement il ne s’entendait pas avec ses colocataires.

Dans ces conditions, quels avantages y a-t-il à être dans une résidence universitaire ? Les loyers, tout simplement, qui y sont vraiment minimes. A Bucarest, une place dans un foyer coûte entre 25 et 30 euros par mois. En comparaison, un studio à Bucarest coûte dans les 400 euros par mois ! Certes, Bucarest est une ville très chère en ce qui concerne l’immobilier. Pourtant, même à Iaşi, les loyers varient du simple au double entre résidences et appartements. Comptez entre 30 et 100 euros en foyer – la chambre à 100 euros bénéficiant du tout confort avec frigo, Internet et salle de bain privée inclus – et une moyenne de 350 euros pour un logement en ville.

Les étudiants roumains s’estiment donc très heureux d’obtenir une place en foyer et l’améliorent par leurs propres moyens. «On a tout nettoyé, repeint les murs et apporté nos propres meubles… Presque tout le monde fait ca», raconte Cristina.

Ainsi, le logement étudiant reste une question difficile en Roumanie, ce qui explique aisément pourquoi les etudiants en ont fait une de leurs principales revendications (cf.article précédent « Aperçu des revendications étudiantes en Roumanie« ).

Jessica